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“La mutante” et “Golda Meir, la femme derrière la légende”

novembre 7, 2016 @ 21:00 - 23:00

PSYCHANALYSE ET TRANSFERTS CULTURELS-7 novembre 2016 21h

“CE QUE LA PSYCHANALYSE ENSEIGNE SUR CERTAINES FEMMES ET RETOUR”

Nous aborderons la question à partir de deux ouvrages “La mutante” et “Golda Meir , la femme derrière la légende ” en présence de deux auteurs respectifs . Voici la présentation que les auteurs font de leurs ouvrages

 

Marie-Laure Susini, La mutante, Editions Albin Michel, 2014.

” Résumons la thèse de ce livre : depuis que la science intervient sur son corps, sur le réel de sa fonction de procréation, la femme est une mutante. Pour elle, tout a changé. Son image, sa sexualité, son rôle social, ses relations aux hommes.

Pourtant, avant même la contraception, il y eut des pionnières. Des rebelles à l’ordre patriarcal. Parmi elles, George Sand, Gabrielle Chanel, et Margaret Mitchell. Par leur liberté elles ont rivalisé avec les hommes, par leur création elles se sont fait un nom, et ont laissé leur marque. En reconstruisant leur biographie, et en éclairant leur stratégie inconsciente, on découvre en quoi elles peuvent encore représenter pour les femmes d’aujourd’hui un modèle, mais surtout combien ce modèle est désormais dépassé.

Aujourd’hui, la contraception et la procréation médicalement assistée ont doté la mutante d’un tout nouveau pouvoir : elle dispose, à elle seule, de la naissance et de la vie.     Aujourd’hui, la mutante s’identifie à la fois à Lisbeth Salander et à Marissa Mayer, à l’héroïne guerrière de Millenium, et à la jeune femme enceinte qui devient PDG de Yahoo. En Lisbeth on saura reconnaître l’idéal traditionnel millénariste, mais cette fois contemporain et féministe. Et en Marissa l’icône de la nouvelle Nativité, qui porte la promesse de la libération, mais aux femmes cette fois.

Aujourd’hui, c’est toute la société qui cherche à s’adapter, très vite, tant bien que mal, à la mutation dont les femmes sont l’objet. Car depuis que la femme a le pouvoir de procréer seule, les coordonnées symboliques qui structuraient la société patriarcale viennent de voler en éclat.”

 

 Golda Meir : La femme derrière la légende.L’archipel , 2015

Si le nom de Golda Meir est avec celui de Ben Gourion indissociable de la création d’Israël, le parcours de celle qui fut la première femme en Occident à exercer la fonction de Premier ministre et de chef de guerre reste très mal connu.

L’un des principaux objectifs ce cette biographie était donc de révéler la véritable personnalité de celle qui se cachait derrière la femme politique à propos de laquelle Ben Gourion avait dit qu’elle était le seul homme de son gouvernement. Une manière de laisser entendre que la féminité n’était pas la caractéristique primordiale de Golda Meir qui s’est toujours démarquée des féministes et n’a jamais considéré que sa manière de gouverner ou de faire de la politique différait de celle d’un homme. Sans doute est-ce aussi pour cette raison qu’elle a mené sa vie privée comme un homme même si elle a toujours fait preuve d’une discrétion extrême dans ce domaine tant pour ménager ses enfants que l’opinion publique.

Né à Kiev en 1898 dans une famille très pauvre, Golda est venue au monde après cinq garçons décédés à la naissance ce qui lui conférait le statut d’un enfant du miracle. Elle a connu une enfance misérable en Russie jusqu’à ce que son père décide d’émigrer aux Etats-Unis. Golda est âgée de huit ans lorsqu’elle débarque à Milwaukee, Wisconsin où elle est scolarisée pour la première fois. D’emblée, celle que la famille traitait de garçon manqué se révèle une excellente élève en même temps qu’une forte tête. Par exemple, sait-on qu’à l’âge de 15 ans, l’adolescente manifesta sa détermination en s’enfuyant de chez elle pour se réfugier chez sa sœur à Chicago, ses parents s’opposant à ce qu’elle poursuive ses études afin de la marier au plus offrant. Qu’à 20 ans elle était déjà une militante sioniste et socialiste chevronnée. Qu’à 23 ans elle entraînait son mari, Morris Meyerson, pourtant loin de partager son idéal sioniste, vers la Terre promise. Qu’elle adorait la vie exaltante du kibboutz elle qu’aucune tâche pénible ou ingrate ne rebutait.

Ce qu’on ignore aussi, c’est qu’avant que son image soit immortalisée sous les traits durs et hommasses d’une grand-mère, Golda Meir avait été une très jolie femme dont l’ascension relève autant de son pouvoir de séduction que de son dévouement illimité à la cause sioniste. Mais par fausse modestie ou coquetterie, cette grande amoureuse passait son temps à le dénier en disant: «Ne pas être belle fut une bénédiction car cela m’a obligée à développer d’autres ressources intérieures. Une jolie fille a un handicap à surmonter. »

Cette biographie en plus de révéler qui était vraiment Golda Meir, rend hommage à son dévouement illimité à la cause sioniste et au socialisme, et souligne son rôle dans la création et la survie de l’État d’Israël, auquel elle se dévoua corps et âme. Mais aussi que celle qui se moquait des revendications féministes, lorsqu’elle fut ministre du travail, mit en place un arsenal de lois sociales en faveur des femmes. Il faut aussi mettre à son crédit que malgré l’obstruction des religieux, elle réussir à imposer le service militaire féminin par souci d’égalitarisme.

 Cette biographie révèle aussi les qualités et les talents ayant permis à Golda Meir, qui contrairement aux autres fondateurs de l’Etat juif, tous des universitaires, n’était pas une intellectuelle, ni une femme très cultivée, de s’élever jusqu’jusqu’au sommet de l’Etat, mais aussi ses limites etses faiblesses politiques. Celles-ci expliquent que, si Golda reste une icône en France, en Israël, son image a largement pâti de la guerre du Kippour (1973), dont elle porte en partie la responsabilité. Toutefois, son courage et son intransigeance durant les cinq années tumultueuses où elle exerça la fonction de Premier ministre lui valurent le titre de « Dame de Fer du Moyen-Orient ».

Psycho-sociologue de formation, Dominique Frischer est l’auteure d’une dizaine d’essais dont Les analysés parlent (Stock, 1977). Les mères célibataires volontaires (Stock, 1979). La France vue d’en face. (Robert Laffont 1990). La revanche des misogynes. Ou en sont les femmes après trente ans de féminisme (Albin Michel, 1996). A quoi rêvent les jeunes filles (Grasset 1999). Le Moïse des Amériques : la vie extraordinaire du munificent baron de Hirsch (Grasset, 2002 – Prix du livre d’histoire et de recherche juives. Les enfants du silence et de la reconstruction. La Shoah en partage. Trois générations, trois pays (Grasset, 2008) ; Stefan Zweig : Autopsie d’un suicide (Ecriture/l’Archipel, 2011).

Dominique Frischer est aussi l’auteur d’une quinzaine de films documentaires pour la télévision dont trois films sur la psychanalyse (2 côté divan ; 1 côté fauteuil).

 

Details

Date:
novembre 7, 2016
Time:
21:00 - 23:00

Organizer

Diana Kamienny
Phone:
0662105545

Venue

Maison de l’Amérique latine
217 Bd. Saint-Germain, Paris, 75007 France
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