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octobre 5, 2022 @ 21:00 - 23:00


5 OCTOBRE 2022 21H
MAISON DE L’AMÉRIQUE LATINE

217 Bd Saint Germain, 75007 Paris
PSYCHANALYSE ET TRANSFERTS
CULTURELS
http://psychanalyse-et-transferts-culturels.com/about-3/
dirigé par Diana Kamienny Boczkowski
Année 2022-2023:
Traduction et symptôme

Début des séances: le 5 octobre,
avec
“Sonnets”
de Shakespeare
Nouvelle traduction

avec
Jean-Michel Déprats, Jean-Michel Rabaté, Anne-Marie Miller-Blaise, Aline Schulman

Inscriptions : secretariatdianakamienny@gmail.com

 
L’accent mis sur la traduction des concepts est omniprésent dans l’élaboration théorique de Lacan. Est-ce un hasard, un intérêt personnel ? On sait que chez Freud la traduction a, elle aussi, joué un rôle conceptuel majeur. S’est- il attardé sur le problème de la traduction proprement dite, traduction qui a aujourd’hui sa discipline propre ?
L’interprétation des rêves regorge de références à la traduction et in fine, la théorisation du symptôme, tout du moins hystérique,  et son interprétation s’appuient sur une certaine idée de la traduction.
Le surgissement du sens, par la métaphore, la substitution, est de nature à nous interroger sur la substitution apportée par la traduction d’une langue à une autre. Lacan a utilisé le terme pour cela, de « substitution hétéronyme ». Y a-t-il un réel en jeu dans les deux cas ? De toute évidence ce n’est pas le même, et pourtant…
Le rôle que la traduction joue sur la transmission d’une discipline est considérable, et non seulement en psychanalyse bien entendu. La traduction de Lopez Ballesteros de l’œuvre freudienne à l’espagnol, qui a précédé de longues années celle publié dans les années 80, reste une référence pour quoi ? La traduction publiée par Amorrortu, la plus récente, est  un outil de travail inestimable .

Tout au long des premiers séminaires de Lacan la mauvaise ou insuffisante traduction des textes freudiens  a émaillé son discours. Comme dans la mise en scène d’un opéra, les commentaires qu’il fait des traductions sont un autre texte de la pièce qui amènera à des lectures parallèles.
Nous étudierons les traductions, les traducteurs, les interprétations, et cette voie devrait nous conduire au symptôme, au sinthome, aux formations de l’inconscient chez Freud, traduction dans la conscience, des phénomènes de l’Autre scène. Utilise Freud toujours le terme de traduction au sens des traducteurs ?

Nous commencerons le 5 octobre par une approche de la traduction autour de la nouvelle traduction des sonnets de Shakespeare, dirigée par Jean-Michel Déprats.
Le 16 novembre nous ferons un saut dans un texte tardif de Lacan, L’ étourdit,  où l’approche de la métaphore est enrichie et nous l’aborderons avec des textes de Diana Rabinovich, psychanalyste argentine. Diana Rabinovich qui a organisé la rencontre de Caracas où Lacan a été invité et a pu mesurer sans doute ce que la langue espagnole faisait à son œuvre. Pourquoi les textes de Diana Rabinovich ? D’abord parce que nous avons voulu avec quelques autres amis lui rendre hommage pour son rôle dans la transmission de la psychanalyse et son travail à l’université de Buenos Aires et au Centre Français. Puis , parce que sa lecture de Lacan n’était jamais déconnectée des problèmes de traduction avec lesquels elle enrichissait son travail. Barbara Cassin, Françoise Gorog, Roger Chartier nous accompagneront à cette occasion
Nous aborderons dans cette première partie dédiée à la traduction la question de la langue chinoise chez Lacan et la présence de Mencius. « Lacan et Mencius » sera l’ouvrage que nous interrogerons pour cela et avec qui nous débattrons. Monique Lauret, Luis Iskovich porteront la discussion à cette occasion. Nous consacrerons ensuite une séance en 2023 aussi à la langue chinoise pour mesurer l’ écart de cette langue avec les langues que la psychanalyse utilise et nous interroger sur ce que la traduction fait elle-même à la psychanalyse dans ce cas. François Julien viendra nous en parler et cela sera l’occasion de mesurer sans doute l’ampleur et l’intérêt du problème.
Nous aborderons par la suite des questions liées au symptôme. Quelle participation de la traduction dans la formation des symptômes? La formation du symptôme hystérique avec les exemples classiques est plus compliante par rapport à la traduction. Mais quid de l’enfant comme symptôme des parents ? quid de la perversion ? voir la psychose ?  Nous traiterons des symptômes liés à la problématique dite du genre, puis à la perversion, en essayant de situer la présence de cette formation de l’inconscient si le symptôme en est une. Nous nous pencherons sur ce qui est vécu comme symptôme et sur le statut de certains symptômes . Jean-Pierre Winter, Jean Jacques Gorog  et d’autres viendront discuter sur ces sujets en 2023.
Diana Kamienny

Pour notre première soirée le 5 octobre 2022 à 21h , nous invitons Jean-Michel Déprats et d’autres spécialistes de la traduction à l’occasion de la parution de la nouvelle version de la traduction française de Sonnets de Shakespeare publiée en 2021 chez Gallimard.

Né à Albi dans le Tarn, Jean-Michel Déprats a été élève à l’ Ecole Normale Supérieure de la rue d’Ulm. Il a enseigné le théâtre élisabéthain et le théâtre britannique contemporain à l’Université de Nanterre. À partir de 1980, il a traduit à la demande de grands metteurs en scène français plus de trente pièces de Shakespeare publiées par les Éditions Gallimard dans la Bibliothèque de la Pléiade (7 volumes parus de 2002 à 2020). Il a écrit de nombreux articles sur la traduction et notamment la traduction pour la scène. Son travail le plus récent est une  nouvelle version des Sonnets de Shakespeare publiée en 2021 dans le tome VIII des Œuvres Complètes de Shakespeare en Pléiade.

Anne-Marie Miller-Blaise est professeure de littérature anglaise des 16e et 17e siècles à l’Université Sorbonne Nouvelle et vice-présidente de la Société Française Shakespeare. Ses travaux portent surtout sur le théâtre et la poésie, ainsi que leurs interactions avec la culture religieuse et la culture matérielle de l’époque. Elle a collaboré avec Jean-Michel Déprats dans le cadre de l’édition du volume de la Pléiade consacré aux “Sonnets et autres poèmes” de Shakespeare et a récemment co-traduit le Massacre à Paris de Christopher Marlowe.

Jean-Michel Rabaté, professeur d’anglais et de littérature comparée à University of Pennsylvania, est co-responsable du Journal of Modern Literature, cofondateur de la Slought Foundation (Philadelphie). Il est membre de l’American Academy of Arts and Sciences. Il est l’auteur de plus de 40 ouvrages ou recueils portant sur le modernisme, la psychanalyse, la philosophie et la théorie littéraire. Les titres récents incluent  Rust (2018), Kafka L.O.L. (2018), After Derrida (2018), Rire au Soleil (2019), New Beckett (2019), Understanding Derrida / Understanding Modernism (2019), Knots: Post-Lacanian Readings of literature and film (2020), Beckett and Sade (2020), et Rires Prodigues (2021). A Paraître en 2022, James Joyce, Hérétique et Prodigue, et les recueils On Beckett, On,  et Historical Modernisms: Time, History and Modernist Aesthetics, avec Angeliki Spiropoulou.

Aline Schulman a fait sa carrière universitaire à la Sorbonne où elle a enseigné la littérature espagnole et latino-américaine contemporaine.
Parallèlement, elle est devenue la traductrice attitrée de l’écrivain espagnol JuanGoytisolo. Elle a traduit aussi des écrivains latino-américains, comme José Donoso, Reinaldo Arenas, Severo Sarduy et Carlos Fuentes.A partir de 1995, son choix s’oriente vers les grands textes du Siècle d’Or. Elle a mené à bien une traduction de Don Quichotte (Le Seuil, 1997), de La Célestine de Fernando de Rojas, (Fayard, 2006) du roman picaresque de Quevedo La vie du truand don Pablo de Ségovie, (Fayard, 2010), ainsi que d’une Anthologie des œuvres de Sainte Thérèse d’Avila (Fayard, 2015) Elle a publié un roman, Paloma,( Le Seuil, 2001).

Diana Kamienny Boczkowski, Psychiatre, psychanalyste, membre de l’Association lacanienne internationale 

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Date:
octobre 5, 2022
Time:
21:00 - 23:00